Rencontre avec Joshua Clover, auteur de « L’émeute prime »

Rencontre vendredi 8 Juin à 20h avec Joshua Clover auteur de « L’émeute prime » publié le 25/05/2018 aux Éditions Entremonde dans la collection Senonevero

 

La rencontre organisée par les éditions Entremonde et le Café Librairie Michèle Firk aura lieu dans la grande salle de la Parole Errante et sera suivie d’un pot.

L’émeute est généralement négligée par les marxistes, taxée d’apolitisme et renvoyée à l’instant pur, à la spontanéité. Joshua Clover s’attache à la théoriser et à comprendre la succession des formes de contestation dans la longue durée. Quand le capitalisme apparaît, l’émeute est la forme de lutte dominante, s’attaquant à la circulation des marchandises. Puis, au moment de la révolution industrielle et jusqu’à l’immédiate après-guerre, la grève lui succède, avec cette fois la sphère de la production en ligne de mire. Depuis les années 1960 à 1970, une période marquée par la désindustria­lisation, le chômage de masse et le ralentissement de l’accumulation en Occident, l’émeute redevient la forme de contestation par excellence ; cette émeute nouvelle, c’est l’émeute prime.


Joshua Clover, né en 1962, est pro­fes­seur, poète, cri­ti­que et jour­na­liste. Il ensei­gne la lit­té­ra­ture de langue anglaise et la théo­rie cri­ti­que à l’uni­ver­sité de Californie à Davis et il a été poète en rési­dence à l’uni­ver­sité de Californie à Berkeley. Contributeur des revues The Nation, Village Voice, ainsi qu’au New York Times, il signe avec L’Émeute prime son pre­mier ouvrage d’économie poli­ti­que.

Vous pouvez consulter une présentation en ligne de Clover ici: Joshua Clover: The Poetics of Riot, 1967-1968

et un entretien en français sur le site de la revue Périodes:

L’émeute est rarement prise au sérieux comme lutte politique à part entière. Généralement considérée avec mépris par les marxistes, elle est accusée d’apolitisme et associée à l’instant pur, à un spontanéisme dépourvu d’objectifs tactiques et stratégiques. Pour Joshua Clover, auteur de Riot, Strike, Riot, il ne s’agit pas de faire l’éloge de l’émeute, mais de la théoriser et, plus généralement, de saisir les formes de contestation dans la longue durée des cycles d’accumulation. Selon Clover, à l’époque du capitalisme naissant, l’émeute est la forme de lutte dominante, qui vise à perturber la circulation des marchandises. Puis, au moment de la révolution industrielle et jusqu’à l’immédiate après-guerre, c’est la grève qui lui succède, en s’appliquant cette fois à la sphère de la production. Depuis les années 1960-70, dans une période marquée, en Occident, par la désindustrialisation, le chômage de masse et le ralentissement de l’accumulation, l’émeute redevient la forme de contestation par excellence.

Un article de Clover a été publié dans la revue Vacarme en 2011.

 

Publié le 30 mai 2018 dans Évènements à la Parole Errante