Le dernier Marx, communisme en devenir

Rencontre-débat avec Isabelle Garo et Michael Löwy, organisée avec les éditions Eterotopia

Le dernier Marx, communisme en devenir

Le mercredi 12 décembre à partir de 19H, Isabelle Garo et Michael Löwy seront à La Parole Errante pour discuter autour du livre LE DERNIER MARX, récemment publié par les Editions ETEROTOPIA France.

Dans les années 1881-1882, Marx développe un intérêt particulier pour les sociétés dites précapitalistes, et notamment pour la commune rurale russe, l’obchtchina.

On fait souvent de Marx le principal connaisseur, et théoricien, du capitalisme occidental et du prolétariat d’usine. Cette assertion, sans doute légitime, mérite pourtant d’être précisée, car l’étude des communautés paysannes et/ou archaïques constitue également une partie très importante de son œuvre, qui en est en quelque sorte traversée dans son intégralité. Cela, jusqu’aux célèbres propos, décisifs et bouleversants, qu’il tiendra sur la Russie.

Ces dernières réflexions sont développées dans une lettre à Véra Zassoulitch, figure éminente du populisme révolutionnaire russe, et, surtout, dans les nombreuses versions préparatoires de cette même lettre. On y trouve le refus de l’idée, partagée par la majorité des marxistes russes et calquée sur un modèle occidental, selon laquelle, pour atteindre le communisme, il faudrait forcément passer par un développement du capitalisme en Russie. En récusant ledit « progrès », se revendiquant lui-même non-marxiste, et niant par là ce qui est déjà en train de devenir ledit « marxisme officiel », Marx s’intéresse par contre positivement à l’obchtchina, en voyant en elle une possibilité d’éviter l’effrayante accumulation capitaliste à l’occidental.

Alors, dernier Marx comme autre Marx ? Question à la réponse difficile, voire impossible. Et, pour tout dire, sans intérêt pratique, au moins immédiat. Par contre, ce qu’il faut faire c’est de voire ce que nous peut apporter aujourd’hui le dernier Marx, dans cet oppressant présent où il est toujours plus ardu d’inventer, et ensuite garantir sans se vendre ou sombrer, des formes de vie, en commun ou pas, décrochées de l’emprise du capital total.

Entrée libre

 

Publié le 10 décembre 2018 dans Évènements à la Parole Errante