Lundi 25/03 // Atelier des Désaxé.e.s : Lecture de « J’écris cela et je ne sais pas encore », de et par Anne Grinfeld

À partir de 19h30, lecture par l’auteure suivie par une discussion avec le public, dans le cadre des Semaines de la Folie Ordinaire

Pourquoi l’écriture dans un moment si difficile de ma vie ? Je voulais un crayon, pas n’importe lequel, et juste mon cahier- celui qui m’avait accompagné les derniers mois, bien avant…bien avant tout cela. Rien d’autre. J’écris parce que cela me retient, comme une nécessité. Essayer de ressentir une fois seulement ce que je sens, ce que je vis : soit en mettant des mots sur ce que je ressens, soit en dessinant. Il y a donc ce journal en 2016, et sa reprise deux ans après pour y ajouter des morceaux de vie, ceux qui me viennent. Pas pour faire joli, pas pour avoir du style et pas non plus pour faire une thérapie. Toujours comme une nécessité. Les pensées fusent dans ma tête, tout se met en place. Je n’ai pas d’autre choix que d’écrire. Je m’installerai le 23 juillet 2018 sur mon balcon ,et j’écrirai sans discontinuer pendant 5 heures.

Ce n’est pas un texte morbide mais un texte qui parle d’une renaissance, ou des naissances multiples à la vie qui ont jalonné la mienne. Être soi est sûrement le travail au monde le plus difficile. J’entends parfois l’expression « se trouver ». Effectivement, c’est de ce ressort-là, se trouver. J’ai eu peur pendant longtemps de mon ombre, j’étais mon propre démon et vivais essentiellement dans les attendus supposés des autres, un peu à la manière d’un caméléon. J’étais ce caméléon, capable de s’adapter à toutes les situations, de disparaître parmi les autres. Il a fini par mourir en quelque sorte, en laissant sa mû derrière lui. Le même, ou si je parle de moi, la même si différente. Ce texte est un témoignage mais il se veut aussi une création en touchant les autres Hommes dans cette invisible sensibilité, dans ces perceptions indicibles – qui peuvent être effrayantes lorsqu’elles ne sont pas partagées. L’idée si absurde de se croire seule à penser de telles choses.

Aussi, la lecture de ce texte, de ces mots se veut être avant tout un partage des émotions et des perceptions que nous avons en commun.

Anne Grinfeld est infirmière et cadre de santé. En 2016, les choses s’accélèrent pour elle et elle fait une dépression majeure. Elle écrit, dessine, modèle, peint pendant toute cette période. Elle dit souvent qu’elle a peut-être décidé de ce voyage intérieur qui vaut tous les voyages. Aujourd’hui, elle a repris son activité de soignante mais pas que…

Plus d’infos sur les Semaines de la Folie Ordinaire : https://sdlfoparis2018.wordpress.com/

 

Publié le 25 mars 2019 dans Évènements au Café-librairie