L’ARBRE QUI SE TRAIT-MOUSSE ET AUTRES PAYSAGES – EXPOSITION
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Yan vit à Montreuil depuis 1986, et partage son temps entre ses «deux arts, ses deux médecines» : son activité de peintre et son travail de jardinier paysagiste.
Il a exposé à la septième biennale d’art contemporain de Florence en 2009 et participé à la septième biennale d’art de Berlin en 2012 et c’est avec un immense plaisir que la Parole Errante l’accueille pour une rétrospective de ses toiles, s’étalant de 2010 à 2021.
Tel un chaman généreux et énigmatique, il nous offre ici quelque chose de vital, un jaillissement de couleurs et de profondeur, un goût « underground » subtil, la réserve (qui n’est pas sans rappeler ce qu’on appelle la « timidité des arbres ») entre les différentes techniques insufflant des poches de résistances entre paysages et figures, qui se peuplent ainsi (mutuellement) directement par la toile, laissée à nue. Une toile de fond qui devient le théâtre d’opérations magiques, de rites à secret.
Dans un dialogue constant avec les maîtres anciens et les plasticiens contemporains, entre autres Vincent Van Gogh, Jean Michel Basquiat et David Hockney, qu’il admire, Yan ne cesse de revenir au paysage (il a étudié à l’école de la Nature et du paysage de Blois).
Il effectue des allers retours constants entre son atelier et la nature (dans et en dehors de la ville) qu’il chérit et observe quotidiennement, notamment dans le parc où il travaille, le Parc Floral de Paris en bordure du bois de Vincennes, ou celui dans lequel il a passé une grande partie de son enfance, et qu’il arpente encore régulièrement : le Parc Montreau.
A travers les vingt toiles visibles à la Parole errante, dans une scénographie empruntant au ferroviaire, les mois passent sous nos yeux, puis les années. Les figures se cernent au paysage pour l’encercler de l’intérieur.
Dans ses toiles où le plus souvent il emploie des techniques mixtes, paysages naturels et mentaux se confondent, les références plus ou moins cachées (à l’histoire de l’art, à la littérature, à l’actualité) se mêlent au rituel, la couleur devient présage et le trait tentative de sauvetage. Tuteurs glamours, sécateurs engagés dans un combat contre le fascisme, cheval noir, champs de bataille intérieure et signes du capitalocène, cormoran, huîtres qui se ferment et recouvrent l’ouverture de nacre pour sceller le secret, arbres (dans la toile intitulée Jardin des pays lointains où il a peint le Penjing, une forme de pierres et d’arbres «comme des bonzaïs géants» que les paysagistes ont implantés au parc Montreau) comme deux diplomates attachés à la survie d’un prisonnier politique chinois…
Dans un mélange étonnant de maîtrise, d’humour, d’inquiétude, de tendresse et de naïveté, la peinture de Yan, cosa mentale et pansante, nous donne à voir un monde où l’angoisse côtoie l’harmonie, et où s’estompent les frontières entre l’intime et le politique, le poème et le documentaire, le visible et l’invisible.
Des admirateurices de longue date de l’oeuvre de Yan, pour la Parole errante
Le voyage commencera le JEUDI 2 DECEMBRE 2021, et durera jusqu’au DIMNCHE 5 DECEMBRE au soir – il se murmure que le week end du 4 et 5 DECEMBRE vous pourrez apercevoir Fantazio, qui fait une escale à la Parole.
Puis le train stationnera temporairement du lundi 6 au dimanche 12 (l’exposition ne sera plus visible, veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée).
Il redémarrera le lundi 13 décembre au jeudi 16 décembre.
Lors de la soirée de ce jeudi 16 décembre, toutes les voyageur-euses sont invité-es à venir au wagon-bar qui jouxte le jardin extérieur, où leur seront servis des rafraichissements – vin, sodas, champagne! – et autres boissons chaudes, la bière étant disponible dans un train stationné dans la même gare : la librairie Michèle Firk, à l’entrée de la Parole. A partir de 18h30.