La fin des mondes : le care et l’apocalypse
Cette 2ème séance du séminaire « La division politique » sera prise en charge par Bernard Aspe. Elle aura lieu mardi 13 décembre à 18 h 30, à la Parole errante à Montreuil, dans la salle de réunion de la MER (Maison des Ecritures et des Revues) .
Un lien visio pourra être envoyé sur demande (à l’adresse : divisionpolitique[at]proton.me)
Le seule promesse que porte désormais le développement sans fin du capital est la destruction intégrale de tout ce qui vit – de façon très rapide, à l’occasion d’une guerre totale, ou de façon moins rapide mais tout aussi assurée si les choses suivent leur cours avec les effets du ravage écologique. Depuis quelques années, c’est donc en toute logique que l’on constate le retour du motif apocalyptique. Ernesto De Martino remarquait il y a une bonne soixantaine d’années que l’apocalypse promise par le monde occidental a une singularité. Contrairement à ce que convoque l’idée d’apocalypse dans toutes les autres traditions de pensée, celle qui nous est promise en Occident ne véhicule aucune idée de salut, aucune perspective de régénération du monde, aucun sens. Elle est, nous dit De Martino, une apocalypse sans eschaton, sans but ; elle ne peut être envisagée que comme la fin radicale et proprement insensée de toute vie, et de toute mémoire.
Au même moment, il n’a jamais été autant question de la vie et de la santé des individus et des populations. Selon Boris Groys, le concept de care devient le mot d’ordre qui anime aussi bien la gouvernementalité libérale que les milieux militants. C’est de cet étonnant contraste que j’aimerais partir, de ce paradoxe apparent dont on peut supposer qu’il n’en est pas vraiment un. L’examiner nous permettra de revenir sur un certain nombre de thèmes abordés récemment, notamment ceux de la capture du dehors du capital, et celui de la politique des identités, évoqué la dernière fois.