Le vivant et la révolution – rencontre avec Antoine Chopot
Le 28 septembre à 19h, nous recommençons les rencontres de l’année par une discussion d’écologie politique! Nous recevrons pour l’occasion Antoine Chopot (auteur avec Léna Balaud de Nous ne sommes pas seuls), traducteur du livre « Le vivant et la révolution » de Robert Fletcher et Bram Büscher qui paraît le 5 octobre prochain aux éditions Actes Sud.

Le vivant et la révolution a pour  objet « la connivence inévitable entre biologie de la conservation et économie politique en place, lorsque la première ne construit pas  activement une critique de la seconde » (p.9).
La force de ce  livre est d’ouvrir un débat, d’initier une conversation sur un sujet  occulté. Il dit, en un sens, ceci : vous voulez protéger la nature,  défendre le vivant, lutter contre la sixième extinction des espèces et  la fragilisation des potentiels d’évolution de la biosphère ? Vous ne  pourrez pas le faire en vous épargnant une réflexion critique et une prise de position concernant les systèmes économiques dont nous héritons. Il n’y a pas d’œcuménisme spontané, ou de consensus facile,  entre tous ceux qui prennent position contre la destruction du monde vivant. Ce n’est pas parce qu’on “aime la nature” qu’on est dans le même camp. Il y a des désaccords profonds, des conflits d’intérêts, des  lignes de fracture idéologiques à clarifier, des débats à mener. Les partisans du capitalisme vert, les défenseurs des services  écosystémiques, les thuriféraires de la croissance verte et les tenants d’une défense du vivant impliquant une critique de la croissance et de l’extractivisme ne sont pas dans le même camp au seul prétexte qu’ils s’intéresseraient tous à la “nature”. Cette dernière n’existe pas en  dehors d’une pensée d’économie politique concernant les formes de société qui sont compatibles avec sa vitalité. Vous voulez défendre le monde vivant ? Dites-nous quelle relation votre approche entretient avec  les formes économiques dominantes. (extrait de la préface du livre,  écrite par Antoine Chopot et Baptiste Morizot).
Des extraits du livre sont consultables ici: https://actes-sud.fr/sites/default/files/extraits/VIVREV-extraitpdf.pdf  et on trouvera sur le site de la revue Terrestres (à laquelle participe  Antoine Chopot) un article de Bram Büscher et Rob Fletcher : La conversation de la biodiversité est une lutte politique:
Dans  notre livre, nous soutenons que la conservation dominante a fonctionné  comme un rempart dans la mesure où, d’une certaine manière, la  conservation a effectivement freiné certains des impacts les plus  dévastateurs du capitalisme sur la biodiversité, par exemple en stoppant  son expansion dans certaines zones de biodiversité. Mais notre argument  est que cela a toujours été une bataille d’arrière-garde centrée sur  les multiples effets de l’expansion capitaliste, et rarement sur  l’expansion capitaliste en tant que cause profonde de la crise de la  biodiversité elle-même. Nous appelons cela « passer la serpillère alors que le robinet reste grand ouvert ».          


