Programme de la Parole Errante de janvier, février, mars 2018
Télécharger ici le Programme de janvier février mars 2018 à la Parole Errante.
Où en sommes-nous ?
Au départ, il y a un lieu hors-norme, la parole errante, à Montreuil, qui s’est fabriqué à la croisée de deux histoires. Celle du travail d’Armand Gatti et de son équipe, entrelacée à celle des innombrables initiatives, rencontres et créations accueillies dans cette ancienne usine depuis plus de dix années. Au-delà de tout critère de rentabilité ou de reconnaissance, tout comme des frontières habituellement admises de « l’art », du « social » ou de la « politique ». À l’été 2016, le bail liant l’usage du lieu à son propriétaire, le Conseil Départemental, arrive à échéance. Face aux menaces de fermeture ou de normalisation, un collectif d’usagers et d’usagères se constitue pour défendre les suites possibles de la parole errante.
Contre toute idée de « projet » ou de « programmation » extérieure à l’histoire du lieu, un processus de réflexion et de réinvention est alors entamé. Il consiste à comprendre (collectivement et au plus grand nombre possible) ce qui a poussé là – les besoins, les usages – entre assemblées, réunions, concerts, spectacles, discussions, ateliers, répétitions, repas, projections, fêtes, festivals… et à tenter d’y mettre des mots comme on replante sur un territoire en friche : solidarité, commun, soin, fabrique, rencontre, partage, lutte, accueil, hospitalité… mots premiers et fragiles qui désignent moins des pratiques ou des activités définies qu’une façon de tenir ensemble des façons d’être et de faire, de fabriquer et de s’assembler. Une ligne de conduite : nous travaillons d’abord et avant tout à la fabrication d’un lieu.
Depuis deux années, le collectif la parole errante demain œuvre à exposer publiquement les enjeux liés à l’existence rare d’un tel espace en banlieue parisienne. Forts de ce parcours et des nombreux soutiens exprimés à l’idée que quelque chose continue ici, nous sommes plus que jamais déterminés-ées à poursuivre l’expérimentation en cours. Depuis le début, nous affirmons que « nous ne défendrons l’existant qu’à le réinventer » : c’est ainsi qu’un « centre social autogéré » a émergé ou qu’une grande partie de la programmation a été prise en charge par un nombre toujours croissant d’usagers et d’usagères…
Quelques mots à propos de ce programme.
Le programme de janvier, février, mars 2018 met en lumière quelques-uns des besoins auxquels la parole errante répond :
Un outil d’autofinancement pour des associations. Compte tenu de la pression foncière qui pèse sur toute réalité cherchant à se constituer en dehors d’un cadre strictement marchand, la parole errante est un outil de financement essentiel au développement de projets collectifs et associatifs en région parisienne.
Un lieu de visibilité pour des collectifs et associations de lutte et de solidarité. l’association Survie qui lutte depuis plus
de trente ans pour dénoncer le scandale financier et politique permanent que représente le système « françafrique » organise un festival. idem pour l’Asmie, l’association de Soutien aux mineurs isolés et le festival féministe intersection organisé conjointement par Baham arts et Fémini Jam.
Un lieu pour des expériences artistiques hors du commun. nous sommes fièrs-es d’accueillir l’Émeute philharmonique de Sec qui prendra résidence pendant deux semaines à la parole errante avec plus de 80 musiciens et chanteurs venus de Montreuil et de toute la France et une présentation publique le 31 mars.
La parole errante est un nœud essentiel d’un territoire politique et existentiel. C’est en partie depuis le Centre Social autogéré que s’organise une nouvelle édition de la Semaine de la Folie ordinaire.
Un lieu de résidence pour les compagnies de théâtre. le groupe topo prendra résidence trois semaines à la parole errante. la compagnie théâtre de l’homme qui marche occupera de même la grande salle durant un week-end de janvier.
Sans oublier les demandes d’habitants du quartier, ici d’organiser une journée rollers.
Une majorité d’événements gratuits et à prix libre continue de faire de la parole errante, un lieu accessible à tous.
Pour finir, nous nous sommes donnés de nouvelles règles concernant la programmation. dans un souci de bonne entente avec nos voisins et en attendant des travaux d’insonorisation, et sauf cas exceptionnel, nous limitons les concerts amplifiés en soirée à deux par mois avec fin de la musique à minuit.
Nous continuons de recevoir les propositions tous les lundis à 18h lors de notre réunion hebdomadaire qui se tient au Centre Social autogéré.