Un dimanche à la MER : Direct radio

Ecoutez en direct les discussions entre les revues Femmes PHOTOgraphes, Jef Klak, Z et Panthère Première autour du corps, de la peau, de l’enfance, du jeu, de la ville et des images dimanche 13 juin 2021 à partir de 14h00 :

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La Parole se déconfine – Un samedi au Jardin / Un dimanche à la MER

Un week-end pour prendre des nouvelles de la Parole errante, de ce qui continue à se fabriquer et se construire dans le lieu, mais aussi d’échanger sur la période que nous venons de traverser et de ce à quoi nous faisons face…

UN SAMEDI AU JARDIN (12h-22H30)

12H-14H30 Arpentage LES GUÉRILLÈRES de Monique Wittig, par le café-librairie Michèle Firk

« Contrairement au monstre de Frankenstein, le cyborg n’attend pas de son père qu’il le sauve en restaurant le paradis originel. »

Après avoir arpenté collectivement la traduction française de Vivre avec le trouble de Donna Haraway et le roman de Science-Fiction Par delà les murs du monde, de James Tiptree Jr (aka Alice Bradley Sheldon), le café-librairie Michèle Firk propose de clore son cycle « Science-fictions féministes et trouble cyborg » en arpentant un second roman ayant nourri le Manifeste cyborg de Donna Haraway : Les Guérillères de Monique Wittig.

Qu’est-ce qu’un arpentage ? Issu de la culture ouvrière et de l’éducation populaire, c’est une méthode qui consiste à lire un livre collectivement et en peu de temps, sans avoir besoin d’être grand lecteur.e ou lectrice. L’ouvrage est divisé en plusieurs parties et partagé entre les participant.es à l’atelier. Après lecture silencieuse de sa partie, chacun.e en fait la restitution à haute voix en s’appuyant si nécessaire sur des consignes préalablement tirées au sort.

L’atelier dure deux heures et ne peut être rejoint en cours…

15H-17H Extrait d’un travail sonore en cours : les Zapatistes par celles et ceux qui les ont rencontré.es.

« Nous irons à la rencontre de ce qui nous rend égaux.
Que la première destination de ce voyage planétaire sera le continent européen.
Que nous naviguerons vers les terres européennes.
Que nous partirons et que nous appareillerons, depuis les terres mexicaines, au mois d’avril de l’année 2021. »
(Communiqué du 5 octobre 2020, Une Montagne en haute mer)

Dans la dynamique de préparation de l’accueil des délégations zapatistes, le studio radio de la Parole errante a lancé depuis quelques semaines une série d’entretiens avec des personnes ayant accompagné ou croisé la route du mouvement zapatiste depuis l’insurrection de 1994. Il s’agit de reconstruire les fragments d’une histoire subjective. Non pas dire ce qu’est le zapatisme, mais raconter comment ce mouvement et cette parole ont bousculé des vies, précipité ou confirmé des engagements, reconfiguré une image du monde et de l’histoire. Et par là d’entamer, ici et maintenant, cette rencontre des calendriers et des géographies suscitée par l’initiative zapatiste de débarquer en Europe.


17H30-19H Lecture collective avec le public de PETITS MORCEAUX DE JEUNE HOMME de Valeries (L’Oie de Cravan)

« Le jeune homme ne dit pas bonjour et part sans dire au revoir.»

Voilà des « petits morceaux de jeune homme », aphorismes bien sentis (écrits par le collectif des Valeries basé à Montréal) qui répondent et rient de toutes ces façons d’être bien souvent « jeune homme », et de reproduire des rapports qui plombent l’ambiance, la confiance, enveloppe les relations d’une forme de misère sentimentale.

Le livre, soit dit en passant, est une forme de réponse aux Premiers matériaux pour une théorie de la jeune fille écrits par la Revue Tiqqun au début des années 2000. Ce texte affirmait que la jeune fille n’était pas un concept genré, mais ne parlait jamais du jeune homme. L’oubli est réparé, et avec force, cinglante par moments. Comme le disent les Valeries :

« Le jeune homme se sent visé.»

20H Projections en pellicule :

ABSCENCES, collectif Ensemble vide – Super 8, noir et blanc, 5′

A Bure, dans la Meuse, l’État français a décidé de transformer des champs en poubelle nucléaire. Sous des pâturages disparus, les déchets dissimulés à la vue rayonneront un poison invisible. Autant d’absences que le collectif Ensemble vide a tenté de capturer sur la pellicule.

APRÈS LES NUAGES, Les Scotcheuses (collectif de cinéma artisanal en super 8) – super 8, couleur, son num., 45’, 2020

Après les nuages est un film collectif tourné en pellicule, fabriqué avec et par les opposantes au projet Cigéo, à Bure et alentours, en Meuse et Haute-Marne. Dans notre film, plusieurs univers s’entrechoquent, se croisent, se regardent, se mêlent ou s’évitent. Il y a des gens sous terre, d’autres en surface ou dans les arbres. On a imaginé ce qui se passerait dans un monde contaminé -peut-être – par le nucléaire où certaines personnes contrôlent, d’autres survivent, attendent, s’amusent et résistent. Un film d’anticipation? Peut-être. Mais aussi un film d’archives où certains lieux apparaissant à l’image n’existent déjà plus. C’est un film qui s’est fait en parallèle de la lutte, à ses côtés, à son contact, dans la lenteur de la fabrication collective, quatre années durant. L’histoire a été écrite à plein, avec ce qu’on connaît d’ici. Elle est traversée par nos craintes sur l’avenir, notre colère et notre espoir qu’il y aura toujours du monde pour contrer ces schémas morbides et biocides et habiter les zones menacées.

Revues, livres (table commune de la MER)

Sérigraphie Zapatiste

Exposition pour accueillir les Indiens du Chiapas avec l’écriture d’Armand Gatti

En 1954, Armand Gatti, alors journaliste au Parisien Libéré, est envoyé au Guatemala où il assiste au coup d’état contre le gouvernement Arbenz. Il y découvre la violence militaire d’états dictatoriaux et de l’impérialisme américain, mais aussi et surtout la vie et l’univers des peuples indiens. De ce choc initial naîtront différentes écritures pendant cinquante ans.

A l’occasion de l’arrivée des zapatistes en Europe, L’association Gatti multiplié par X a décidé de remettre en partage ces écritures et leur volonté d’être avec, en créant une revue qui portera le nom de Trajet(s) d’écritures.

Dans le cadre du week-end « La Parole se déconfine », elle présentera la maquette-exposition du numéro 1 : « Répétition pour accueillir les indiens du Chiapas avec l’écriture d’Armand Gatti« .

Vente de pain de la Boulangerie Solidaire Kartier d’Orange

Cantine Kartier d’Orange – Buvette

UN DIMANCHE A LA MER (13H-19H)

Lancement des derniers numéros des revues:

Z n°14: Grenoble – ET L’ÉCOLE ELLE EST A QUI?

En pleine deuxième vague épidémique, la revue Z s’est introduite masquée dans les salles de classe de Grenoble pour explorer les colères scolaires – école en colère et colère contre l’école. Avec les enseignant·es, les élèves et les parents, on explore les chemins d’une école ouverte, en prise avec le vivant, féministe, décoloniale et émancipatoire.

PD la revue n°3: (EF)FÉMINITÉS

Coeur sur toi / Nous sommes toutes subversives ! Puissances fem et solidarités queer / Féminité interdite / #Fagstories ! Histoire/Mémoire de nos luttes Episode 4 – Travesti, mon amour / L’amour est un travail / Comment j’en suis venue questionner la case M à ma naissance en me faisant enculer / Moonlight, avec tendresse : raconter nos corps queer noirs / Promise me – Promets moi / La pédale et le contrat cissexuel. Réflexions plus ou moins lointaines autour de « females » d’Andrea Long Chu / Mon parcours d’homo dans la classe ouvrière / Ma mère n’est pas Catherine Deneuve / Ol typographe sauvera le monde BBB x PD / Méditations antipatriarcales / Plus proche, plus proche / La libération de mon PD intérieur – un conte de fées homo radical / Mériter la PrEP / Homofolies / Chroniques de New York. Le bar Stonewall

Femmes PHOTOgraphes n°10: FAIRE CORPS

Corps, corps vivants, divers, amoureux, contrôlés, harcelés, nos corps fiers…
Il y a les enjeux de représentation bien sûr, mais également les rapports complexes que nous entretenons avec nos propres corps face aux injonctions sociétales ainsi qu’avec nous-même.
Il y a nécessité à se montrer, à se reconnaître au travers du regard des autres. Pour qu’une rencontre des corps ait lieu et que le corps ne soit plus seul à « se voir », il est indispensable de le rendre visible, pour soi et pour les autres.

Jef Klak n°7: TERRE DE FEU

Il y a l’insurrection, l’explosion fantastique, l’éruption du volcan : l’événement. Et puis il y a tout ce qui l’entoure, tout ce qui précède et qui suit, qu’on pourrait ne pas voir, aveuglé·es par son incandescence. C’est ce sur quoi le dernier numéro de Jef Klak, «  Terre de feu  », s’attarde : la tectonique des plaques, les longues réunions préparatoires, les pollutions insidieuses, les agents dormants, les colères accumulées, les douleurs enfouies, les répercussions intimes, l’épaisseur granuleuse du temps.

Salon des livres et des revues de la MER (Maison des écritures et des revues) : Editions Nous, L’insatiable, Niet! Editions, Gatti multiplié par X, Zélium, Panthère Première, Agitations, L’Oie de Cravan, Le Sabot, Terrasses éditions, Libertalia.

Atelier Gravure sur bois avec Panthère Première, mené par Diane de l’Atelier Mille Lieues

Exposition photo d’Yves Flatard: Terrains d’aventures

Exposition pour accueillir les Indiens du Chiapas avec l’écriture d’Armand Gatti

Vente de pain de la Boulangerie Solidaire Kartier d’Orange

Buvette

Barbecue Terre de Feu (viande et vegan)

Jef Klak (dé)construit le feu et fait flamber le BBQ: les femmes gèrent le feu, les mecs le service, et les saucisses – viandes et vegan – sont pour tout le monde.

 

Publié le 10 juin 2021 dans Textes