Rencontre avec le collectif ECHELLE INCONNUE

.

Mercredi 24 novembre, le café-librairie Michèle Firk vous invite à une rencontre avec le collectif Échelle Inconnue installé à Rouen pour le nouveau numéro de leur revue « Fiat métropolis – métropolisation de l’axe Seine ».

.

.

Soirée de présentation de la nouvelle revue d’Echelle Inconnue : Glauque est une couleur/Observatoire critique de la métropolisation.

En 2019, Echelle Inconnue a entamé un projet intitulé Camping industriel – Observatoire critique de la métropolisation de l’axe Seine ; il fait suite au développement de la première Zone Économique Spéciale de France, à Port-Jérôme-sur-Seine, ainsi qu’à l’incendie de l’usine Lubrizol survenu à Rouen le 26 septembre 2019. Ces deux événements sont révélateurs d’une réforme majeure de notre environnement politique et urbain : la Métropole.

L’année dernière, nous publiions un numéro intitulé « Fiat Metropolis – Que la Métropole soit ! », consacré à l’accident de l’usine rouennaise de Lubrizol et à ce que celui-ci révélait de notre territoire et de la pensée métropolitaine.

Nous poursuivons aujourd’hui ce travail en essayant de l’inscrire dans un contexte d’économie industrielle mondiale. Car notre devenir ne peut s’entendre que dans une migration Est-Ouest du système de gestion de la marchandise et de la main d’œuvre.
En somme, comment sous couvert d’innovation, l’Ouest européen prend pour avenir l’espace post-soviétique.

Ainsi, cette revue rassemble le travail d’Echelle Inconnue réalisé le long de l’axe Seine et en Russie, notamment dans la région de Moscou.

La Métropole n’est pas un phénomène naturel mais une construction empirique de la ville adaptée à l’application des mesures néo-libérales préconisées par le Consensus de Washington ; elle est expérimentée de manière brutale dans l’espace post-soviétique dans les années 1990 et se met en place lentement à l’Ouest de l’Europe depuis le début des années 2000.

L’économie métropolitaine est aussi une économie de la destruction. Détruire pour reconstruire, plus beau, plus dense. Mais aussi peut-être demain, détruire pour produire des déchets susceptibles de fournir l’industrie du recyclage et du traitement sobrement appelée « économie circulaire ». La Métropole tend aujourd’hui à se penser en écosystème autonome. Or, il est clair que la production métropolitaine inonde son environnement plus ou moins proche de déchets, d’usines pour les traiter, et d’autres pour produire ce dont elle continue à avoir besoin.

On développe des Zones : Zones industrielles, Zones de loisir, Zones d’activité, Zones de riches (gated comunities) ou Zones de pauvres et, plus particulièrement depuis ces dernières années en Russie, des Zones Économiques Spéciales. La première de ces Zones vient de voir le jour en France, le long de la Seine, entre le Havre et Rouen, à Port-Jérôme. Dans ces espaces, les règles changent tant du point de vue du droit de l’urbanisme que du droit du travail ou du droit fiscal.

Et alors ? Rien… Si ce n’est que dans ces Zones habitent ceux avec qui nous travaillons depuis plus de dix ans. Les exclus du mirage métropolitain : un nombre croissant d’individus amenés à vivre en caravanes, camions, tentes, mobile-homes et autre campings, aires d’accueil ou bases vie. Peuple que le capitalisme urbain déplace et qui vient rejoindre au ban des villes les populations de Voyageurs, Sinté, Manouches, Gitans ou Yéniches ; cette éternelle population test des mesures de ségrégation urbaine et de contrôle.

Pour découvrir l’ensemble du travail réalisé par le collectif depuis une vingtaine d’années : https://www.echelleinconnue.net/accueil/