Séminaire « Devenir Terrestres » : Repenser la liberté, depuis l’autonomie et les subsistances

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Séance du 9 février

Discussion avec Aurélien Berlan, auteur de Terre et liberté : La quête d’autonomie contre le fantasme de délivrance (La Lenteur, 2021) et Geneviève Pruvost, auteure de Quotidien politique. Féminisme, écologie, subsistance (La Découverte, 2021).

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Après des siècles de modernisation sans merci, faut-il encore « être modernes » ou bien devenir terrestres ? Bien que trop duale, la tension entre globalisateurs modernes et terrestres est devenue une boussole politique, existentielle et théorique majeure, que le séminaire se propose d’explorer en rassemblant notamment les auteures et auteurs de la revue Terrestres, Revue des Livres des Idées et des Écologies. Qu’est ce que devenir terrestres ? Quelles histoires et quels récits faire des dérèglements en cours ? Quels sont les contours de la condition terrestre ? Que devient le politique au-delà de sa constitution moderne quand le socius exclusivement humain n’en est plus le lieu hégémonique et quand l’habiter excède le gouverner ? De quelles pensées les luttes, destitutions et alternatives contemporaines sont-elles le terreau ?

Pour la troisième séance du séminaire Devenirs Terrestres, Geneviève Pruvost (Quotidien Politique, La découverte, 2021) et Aurélien Berlan (Terre et Liberté, La lenteur, 2021) présenteront leur travaux.   

Quel genre de société voulons-nous ? Féminisme, de l’écologie et de la subsistance (G. Pruvost) 

La délégation du travail de subsistance et la spécialisation de la majorité de la population dans des activités de non-subsistance constituent la première source d’inégalités entre les sexes, entre les classes, entre le Nord et le Sud global. L’accroissement des distances entre l’origine des matières, le lieu de leur transformation et celui de leur distribution conduit à un haut niveau de division du travail et par là, à l’oubli ordinaire de la fabrique du monde qui nous fait vivre. L’approche féministe en termes de subsistance est radicale : il n’existe pas d’assemblée qui ne doive pas être vêtue et nourrie. Il n’y a pas de génération spontanée de la subsistance. Ce socle incompressible conduit à repenser les échelles pertinentes de l’action politique. 

Renouer avec une conception terrestre de la liberté (A. Berlan)

On a souvent remarqué que la conception moderne de la liberté avait contribué à nous conduire dans l’impasse socio-écologique actuelle. Mais qu’est-ce qui, dans cette conception, doit donc être remis en question? Est-ce la promesse, constitutive du discours que la modernité occidentale tient sur elle-même, de ne plus faire de la liberté un privilège? Ou plutôt le fait que, derrière cette promesse, s’est en fait glissée une conception extra-terrestre de la liberté comme délivrance des nécessités de la vie humaine, partagée par la plupart des Modernes, de gauche comme de droite? N’est-ce pas ce que suggère l’aspiration à l’autonomie politique et matérielle qui se diffuse à nouveau aujourd’hui, comme volonté de reprendre en charge nos conditions de vie?


Les deux présentations seront suivies d’une discussion avec les participant-es. 


Textes parus dans terrestres liés à ces questions, pour préparer la séance :   enser et vivre depuis les maisonnées https://www.terrestres.org/2022/01/05/changer-dechelle-penser-et-vivre-depuis-les-maisonnees/ 

Autonomie : L’imaginaire révolutionnaire de la subsistance https://www.terrestres.org/2021/11/27/autonomie-limaginaire-revolutionnaire-de-la-subsistance/


Mercredi 9 février, 17h30-20h30 à La Parole Errante (9 rue François Debergue 93100 Montreuil) – Entrée libre – Pas de visio-conférence – inscription nécessaire ici (https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=978)

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Séminaire Devenirs terrestres

Mercredi 17h30-20h30 – La Parole Errante, 9 rue François Debergue 93100 Montreuil –

Les 8 dec, 12 janv, 9 fev, 13 avril, 11 mai et 8 juin

 

Publié le 26 janvier 2022 dans Évènements à la Parole Errante