Quelles communautés sanitaires? Séminaire

Organisé par Valérie Gérard, Valentin Schaepelynck et Samuel Vitel

(séminaire co-organisé avec le Centre International de Philosophie : https://ciph.org/spip.php?page=activite-detail&idevt=1196)

DES CIRCONSTANCES EXCEPTIONNELLES CONTRAIGNENT À ANNULER LA SÉANCE DE CE JEUDI 17 FÉVRIER TOUTES NOS EXCUSES

Si la pensée politique tournée vers l’émancipation s’est appuyée, ces dernières décennies, aussi bien sur une critique du biopouvoir, ou de la biopolitique (à partir de Foucault, d’Arendt ou d’Agamben), que sur une critique de la science ou plus généralement de la rationalité occidentale, la crise sanitaire a montré les limites de cette tradition, ses mésusages, et la nécessité de la problématiser. Il est devenu manifeste à quel point, devenue idéologie, elle peut rendre aveugle à ce qui se joue politiquement dans la pandémie, quand elle ne sert pas tout simplement les forces les plus destructrices de toute communauté égalitaire.

Ce constat est le point de départ de ce séminaire. Il est nécessaire de revenir sur la notion de « biopolitique » et de voir s’il est possible de la penser à l’écart des réflexes qui en font une figure du mal, ou si elle est, définitivement, un obstacle à la pensée de ce qui se joue, politiquement, dans cette conjoncture. Autrement dit, peut-on penser une biopolitique positive et émancipatrice ? Si c’est possible, est-il nécessaire de le faire contre la tradition qui a élaboré cette notion, ou peut-on le faire en revenant à cette tradition dégagée d’une interprétation réductrice ?

La réinterprétation de la notion suppose de prendre en compte les expériences communautaires ou démocratiques de lutte contre le virus, ou pour la santé (autour des notions, par exemple de « santé communautaire », héritée notamment du combat des Black Panthers pour l’accès au soin, ou d’« autodéfense sanitaire » – mise en œuvre au Chiapas, ou dans certaines favelas du Brésil, pendant cette crise). C’est aussi une entrée pour poser de nouveau le rapport d’une communauté démocratique au discours scientifique.

Programme :

Jeudi 3 février 18-20h: Discussion autour de « Tracer des Lignes » de Valérie (sur les lignes de politisation de la pandémie et les manières de s’y orienter)

Jeudi 10 février 18-20h : usages des notions de biopouvoir et de biopolitique (retour sur Foucault et sur Arendt)

Jeudi 17 février 18h30-20h : [SEANCE ANNULEE]

Jeudi 10 Mars 18H30-20H30 : l’hypothèse d’une « biopolitique positive » à partir du travail de Benjamin Bratton. Il sera question – en ordre dispersé – de généalogie non-foucaldienne de la rationalité statistique, de critique de la critique de la « surveillance » sanitaire, de « remote initimacy » (la proximité à l’heure de la distanciation sociale), de politique du point de vue épidémiologique et de l’éthique d’être un objet biologique. 

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Les séances ont lieu à 18h à la Parole errante, 9 rue François Debergue, à Montreuil.
Le séminaire se tiendra le 3 février dans la salle de réunion de la Maison des Écritures et des Revues à la Parole Errante, puis dans la grande salle. Nous continuons la réduction des risques face au virus en privilégiant les courants d’air et les masques en espace clos.

 

Publié le 9 février 2022 dans Évènements à la Parole Errante