Le nucléaire et ses combustibles

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Ce 29 mars, le Café Librairie Michèle Firk vous invite à une discussion sur l’industrie nucléaire, qu’on abordera par les combustibles dont dépend tout son fonctionnement, son maintien, et sa gestion en temps normal comme en temps de crise et après une catastrophe. Nous échangerons avec Ange qui travaille en thèse sur la philosophie du nucléaire français des années 1960-1970, et Martin qui mène un travail de thèse en sociologie sur le futur du nucléaire passé et présent.

Le nucléaire, « c’est le moyen le plus dangereux de faire bouillir de l’eau » (https://www.liberation.fr/planete/2011/03/24/nucleaire-le-moyen-le-plus-dangereux-de-faire-bouillir-de-l-eau_723858/) et il nous paraît important de continuer d’en parler alors que la commission européenne a accordé un label d’énergie verte au nucléaire le 2 février dernier, et que le président français Macron a annoncé la construction de 14 réacteurs nucléaires supplémentaires. La guerre actuelle fait en outre craindre une relance du nucléaire militaire dans des perspectives de réarmement généralisé dans toute l’Europe et ailleurs.

* Qu’est-ce qui fait tourner cette industrie? *

11 ans après la catastrophe de Fukushima, les réacteurs endommagés de la centrale nucléaire continuent de fuir dans l’Océan Pacifique, 300 tonnes de corium ne sont toujours pas maîtrisées, si tant est que cela soit possible (http://www.fukushima-blog.com/2022/02/le-corium-du-reacteur-1-visible.html). A Tchernobyl, en Ukraine, là aussi le corium des réacteurs contamine l’environnement alentour et fait craindre tout arrêt des circuits de refroidissement tandis que la guerre fait rage tout autour. À Bure, dans la Meuse, la lutte continue contre la construction prévue d’un centre d’enfouissement des déchets produits par le nucléaire. Ces derniers mois, c’est à Cherbourg que le refus de la construction d’une vaste piscine nucléaire s’organise pour que la Hague ne devienne pas la poubelle de l’industrie nucléaire (https://www.facebook.com/piscinenucleairestop/).

L’industrie nucléaire semble pour une part en pleine forme de tout le soutien industriel et politique dont elle bénéficie. Mais, en amont comme en aval de son fonctionnement, elle dépend de tout un travail fragile et incertain d’enrôlement des ressources naturelles pour faire tourner les réacteurs. Après coup, elle produit énormément de déchets qui deviennent des problèmes à gérer pour des centaines d’années, difficulté que les catastrophes de Fukushima et Tchernobyl révèlent mais qui structurent l’ensemble des infrastructures nucléaires. La toute puissance du nucléaire dépend d’un vaste travail d’extraction, de transformation du combustible, de maintenance du réseau électrique, de formations d’experts et techniciens…et plus la liste se multiplie plus les incertitudes et la fragilité de ce qui fait cette industrie apparaît.

Café librairie Michèle Firk / 9 rue françois debergue 93100 Montreuil