Atelier des Désaxé.e.s// Rencontre avec la psychanalyste Radmila Zygouris

Nous accueillerons Radmila Zygouris, psychanalyste, cofondatrice de la revue L’Ordinaire du psychanalyste* (1973-1979) et de la Fédération des ateliers de psychanalyse** en 1982. « L’ordinaire, symptôme », unique livre publié par Radmila Zygouris en France, aux Éditions d’octobre, recueil de textes de la revue L’Ordinaire du psychanalyste, augmenté de conversations avec le psychanalyste Pierre Babin, sera le support de la discussion. À travers des récits cliniques intrinsèquement liés à des questions politiques, Radmila Zygouris nous plonge dans le paysage de la psychanalyse française des années 70, à « une époque où elle est écrasée par la parole et les textes de Lacan ».

Elle pose un certain nombre de questions déterminantes et contemporaines: comment s’émanciper des cadres normatifs de la psychanalyse ? comment penser et construire la psychanalyse comme une histoire à deux, l’analysant.e et l’analyste ? comment s’autoriser à désobéir, contourner le cadre, pour mieux rencontrer l’autre ? …

Pour en savoir plus sur le travail de Radmila Zygouris : www.radmila-zygouris.com
Au plaisir de vous retrouver !

* « L’Ordinaire du Psychanalyste » est une revue qui a été fondée en 1973 par Francis Hofstein et moi-même, alors que nous étions tous deux membres de l’École Freudienne de Paris. Elle a une valeur à la fois sentimentale et historique : après avoir averti Jacques Lacan, directeur de l’École Freudienne, de notre projet de publications non signées, nous nous sommes lancés dans l’aventure qui allait au-delà de l’anonymat de la revue Scilicet que dirigeait Jacques Lacan lui-même. Le dogmatisme avait déjà commencé à régner et la course au meilleur élève de Lacan était telle que s’est imposée à nous la nécessité de donner la parole, une parole libre et parfois naïve, à tous ceux qui souffraient de l’orthodoxie, ce qui n’a été possible que grâce à la non signature des textes. La plupart de ceux qui ont écrit ont pu, après-coup, assumer le contenu de leurs écrits. […] Non seulement les textes n’étaient pas signés, mais il n’y avait pas de directeur de publication, seul le prénom de Freud, Sigismond, apparaissait à ce titre. Aucune censure et aucune sélection n’avaient lieu, à l’exception du refus de textes calomniant nommément une personne. Il y a eu du meilleur et du pire. Malheureusement, nous n’avons pas pu faire rééditer l’ensemble des textes, et la revue est aujourd’hui introuvable. Francis Hofstein et moi-même avons décidé de mettre un terme à l’aventure au moment où une crise s’ébauchait à l’intérieur de l’École Freudienne et où on ne pouvait plus entrer dans la bataille qu’à visage découvert. (R. Zygouris)

**La Fédération des Ateliers de Psychanalyse est une association où des psychanalystes se retrouvent pour partager leurs recherches et leurs réflexions sur la pratique de la psychanalyse et sur sa transmission. Elle s’efforce de maintenir en permanence vivant et ouvert le nécessaire débat sur la formation des psychanalystes et sur le rôle d’une association de psychanalystes. (Extrait du site : https://www.federation-ateliers-psychanalyse.org/)