Performance et lectures de Rébecca Chaillon pour la sortie de Boudin Biguine Best of Banane
Avec le collectif du café librairie Michèle Firk, nous vous invitons samedi 10 juin à partir de 19h30 à une lecture de Rébecca Chaillon, pour fêter la parution récente de son livre « Boudin Biguine Best of Banane«
Boudin Biguine Best of Banane part de l’urgence de dire ce qui dérange, ce qui ronge, ce qui démange. Sirène, chatte ou footballeuse, Rébecca Chaillon se définit comme une « chimère exilée qui bégaye son identité », et raconte ses rixes amoureuses, militantes et alimentaires. Comment se construisent nos désirs sous les injonctions ? Comment se réapproprier nos corps, reconstruire nos héritages détruits ?
Dans ce texte flamboyant où la poésie rencontre l’insomnie, Rébecca Chaillon régurgite la culture dominante, recrache le racisme, scalpe le patriarcat, conjure les sexualités hétéronormées. Une explosion vorace et sensuelle, où jaillit le sang sous la lame de la bouchère, pour libérer les corps et les imaginaires.
Avec une adaptation en créole de Simone Lagrand.
Les éditions de l’Arche sont installées à Montreuil, nous nous réjouissons de les recevoir et de vous inviter à entendre Rébecca Chaillon !
Rébecca Chaillon, metteuse en scène et performeuse afro-féministe et militante queer, avait notamment mise en scène Carte noir nommée désir sur les femmes noires en France.
La lecture commencera à 20h et sera suivi d’une buvette festive et conviviale en musique.
Extrait du texte:
« OFF
On ne m’a pas prévenu·e, on m’a laissé·e à poil devant l’inconnu,
On ne m’a pas touchée assez pour que je sache qu’on ne peut pas me toucher tant,
On ne m’a pas expliqué ce qui sortait de moi, de la colère avant le sang, de la honte avant le poil, du dégoût avant le pus, de la peur depuis tant de temps.
Qui a mis le loup sous mon lit, le vieux blanc barbu dans mes présents, la souris dans ma bouche, le marchand de sable dans mon lit ?
Qui a besoin que je me haïsse autant, que je me dégoûte autant, que je sois pétrifié·e autant, que je m’abrutisse autant, que j’obéisse autant, que j’oublie autant, que je me taise tout le temps ?
Qui ça arrange de perdre la moitié de sa population dans sa morve ?
Qui me préfère lassé·e, las·se, malade, dégueulasse ?
Qui a la nécessité de m’habituer à un monde sans saveur, de me couper le moteur ?
J’avance de dos si lentement.
Je fais reset, je m’éteins, je m’allume, j’espère que ça marchera mieux demain.
Je débranche et n’ai plus d’image pour le moment. »
Vous pouvez, autour de son travail, l’entendre sur Radio France ou l’excellente Radio Grenouille