Rencontre avec Marc’O, discussions et projections, retour sur une histoire d’avant-gardes politiques et artistiques

Les amis de Marc’0 proposent une rencontre avec l’auteur, écrivain, chercheur, metteur en scène, dramaturge et cinéaste autour de son œuvre et de la situation actuelle, à travers des interventions de ses collaborateurs et des projections de films réalisés avec Les périphériques vous parlent et l’ensemble théâtral et musical Génération chaos. FILM SURPRISE !

Buvette vins naturels et vivants avec Marc Fèvre.

Entre autres projections…

« CITOYENS EN FRANCE  » de Marc’O (2013 – 68’)

Ce film de Marc’O, chercheur et metteur en scène, figure majeure des avant-gardes depuis 60 ans, retrace le travail théâtral et musical développé avec l’équipe des Périphériques vous parlent et l’ensemble théâtral et musical Génération Chaos entre 1996 et 1998, à l’occasion de la création d’une pièce intitulée « Citoyens en France ».

Le film montre les répétitions qui ont présidé à sa réalisation, les techniques du jeu avec les acteurs, l’interaction du texte et des corps avec la musique, les recherches sur l’instabilité au plan artistique (l’équilibre dans le déséquilibre)…

Étrangement prémonitoire, cette œuvre nous parle d’une France riche de toute ses composantes et de ses diversités contre l’idée d’une France française, encagée dans ses certitudes, cramponnée à une identité donnée une fois pour toute, avec ses relents xénophobes.

Avec Naïm Amor, Thomas Belhom, Bës, Cécile Amor, Anne Calvel, Jean-Charles François, Yovan Gilles, Marc’O, Jérémie Prophet, Kathryn Ruchay, Piersy Ross, Raphaël Cendo et Samira Sissani.

Veneris dies (2008 – 16 min) de Federica Bertelli

Les dessins de Marc’O font écho à un extrait, lu par l’auteur, de l’une de ses dernières pièces : un propos, à la fois cru et poétique, qui offre une vision sarcastique et lucide du pouvoir sexué et de la « damnation » de la femme par la religion. Texte et dessins de Marc’O.

Enivrez-vous ! (6 min)

Détournement et film-poème baudelairien collectif.


Retour sur une histoire d’avant-gardes politiques et artistiques…

Marc’O n’a jamais aimé se situer par rapport au passé. Il n’aime pas les tours de table où les gens se présentent. Il préfère rencontrer directement les gens par leurs déclarations. Dans son livre L’Impossible et pourtant, il incitait à refuser la question « qui es tu? », la question des flics sur la situation sociale. Les questions importantes pour lui étant « où en es tu? » et « où vas tu? », ne plus s’arrêter aux reflets des miroirs mais les traverser comme Alice. Un des ses films commencera par des images de l’arrivée des flics à Radio Alice à Bologne en 77…

Où en est Marc’O aujourd’hui? et où en est-on?

Après une adolescence dans la résistance, après le lettrisme où Debord le rejoindra et avec qui il restera ami jusqu’à la fin de sa vie comme il sera ami avec Breton. Après l’externisme, dont se déclarait son groupe et son journal Le Soulèvement de la jeunesse, en s’écartant d’Isou, tout en gardant le concept que la grande tension révolutionnaire et créatrice se situait chez ceux qui n’étaient pas pris dans les mailles du travail, les externes, pour simplifier « les jeunes ». Alors que Debord de son côté malgré le slogan « ne travaillez jamais » rejoignait le marxisme. A ce moment-là, il réalise son premier film Closed Vision, découvre la problématique du jeu de l’acteur et se lance dans un groupe de recherche sur le théâtre. Puis ce sera ses premières expérimentation au Centre Américain où il fréquentait des écrivains en errance et des beatniks, puis ses premières pièces. L’éditeur Girodias interdit d’édition après la publication de Lolita ouvrira une boîte de nuit et lui proposera d’y monter ses pièces. Un nouveau lieu, un nouveau rapport au public anticipe l’explosion des cafés théâtres qui arrivera un peu plus tard. C’est l’époque des happenings, le public est incité à participer à certaines scènes. parfois l’impro peut durer une nuit entière comme ça s’est passé une fois en Belgique quand le Living Théâtre était dans la salle. Et puis 68… Le livre récent MLF psychanalyse et politique, revient sur ce comité révolutionnaire d’action culturelle dont il faisait partie avec monique Wittig et antoinette Fouque à la Sorbonne. Ce comité étrange qui sera un embryon du MLF. Cette camaraderie se poursuivra et se retrouvera dans l’armature théorique de certaines pièces comme Le Triangle frappe encore avec pierre Clémenti et bulle Ogier. A la fin de 68 il partira en Italie pour ce qui devait être un film collectif avec Godard et les camarades. Finalement après une embrouille politique entre les maos et le 22 mars, Godard partira avec les maos pour tourner Vent d’Est, Cohn Bendit les suivra misant sur Godard et Marc’O fera un film collectif avec le 22 mars, jean Rouch, dominique Isserman et les comédiens d’un théâtre occupé… Ce sera le film De l’impossibilité de jouer Electre aujourd’hui, qui après une longue disparition vient d’être restauré et reviendra bientôt en France après son passage à Bologne le 24 juin.

Après 68 Marc’O participera au mouvement italien, à l’Autonomie avec son ami nanni Balestrini. C’est en revenant en France après la chute du mouvement de 77 qu’il fera son spectacle Flashes Rouges avec catherine Ringer, qui deviendra un film malheureusement invisible pour une histoire de droits. Et puis en France s’amorceront de nouvelles recherches, de nouveaux groupes articulant théorie et pratique, spectacles et revues comme les Périphériques vous parlent où on retrouve sous le terme de périphériques cette notion d’externes tournant autour du centre qui vont l’attaquer et se retirer avant de l’attaquer à nouveau…

Et pour aller plus loin…

http://laparoleerrantedemain.org/wp-content/uploads/2019/06/Dossier-presse-Master-Class.pdf

 

Publié le 26 juin 2019 dans Évènements à la Parole Errante